La CPME a été auditionnée le 22 septembre par le député Emmanuel Maurel pour expliquer sa position sur le projet d’accord commercial Union européenne / Etats-Unis et les droits de douane.
Comme elle a déjà pu le mentionner dans d’autres instances, la CPME considère que ce projet d’accord est totalement déséquilibré et illustre la faiblesse de l’UE face à la puissance américaine.
Seul élément concret de cet accord pour les entreprises : les droits de douane qui, globalement, sont réhaussés de 15%, soit bien loin de l’objectif 0 pour 0 qui était visé. A cela s’ajoute la forte dépréciation du dollar qui crée un désavantage compétitif de près de 30% au détriment des entreprises européennes.
Par ailleurs, l’UE s’est engagée à des investissements massifs aux Etats-Unis (600 milliards €) auxquels s’ajoutent des achats d’armement et un approvisionnement énergétique à hauteur de 750 milliards € qui envoie un signal contradictoire aux entreprises engagées dans la transition climatique.
Toutefois, dans le contexte des tensions commerciales actuelles, la CPME considère qu’il faut faire preuve de réalisme : la ratification de ce projet d’accord est incontournable. C’est la seule porte de sortie pour éviter une escalade dans la guerre commerciale en offrant une certaine stabilité aux entreprises. La plus grande vigilance devra être portée à sa mise en œuvre en distinguant engagements contraignants et simples intentions, et prévoir des mécanismes de suspension en cas de déséquilibre manifeste.
Il est aussi plus que temps que l’UE prenne enfin conscience de ses faiblesses et s’engage fortement dans la reconstruction de sa souveraineté économique, numérique, alimentaire, énergétique, technologique. Sur la base des rapports Draghi et Letta, elle doit se donner les moyens de redevenir une puissance économique et industrielle, autonome et respectée, capable de défendre les intérêts de ses entreprises, face à tous ses partenaires, y compris les États-Unis et la Chine.