Jeudi 28 septembre, une quinzaine de journalistes (AFP, Le Figaro, Les Echos, Challenges, la Tribune, etc.) sont venus à la conférence de presse organisée par la CPME, dans ses murs.
L’objectif ? Convaincre, témoignages à l’appui, des méfaits de l’empilement des normes environnementales et formuler des propositions en phase avec la réalité de ce que vivent les entreprises, pour mener à bien leur transition écologique.
Un sujet d’actualité d’autant plus que l’Union européenne est en train d’adopter les standards du reporting extra-financier (le CSRD), une obligation administrative extrêmement lourde qui, sur le papier, ne s’applique pas aux TPE-PME, mais qui en réalité les concerne déjà car si elles ne s’y conforment pas, cela les exclut de nombre d’appels d’offre et opportunités d’affaires. Dans le même temps, la ministre des PME, Olivia Grégoire, vient de se voir confier par Matignon le pilotage d’un recensement des normes environnementales : l’aveu d’un excès de normes.
Face à la presse, François Asselin a posé les enjeux de cette équation, s’est inquiété du « tsunami administratif qui va nous tomber dessus » et a affirmé la position de la CPME. Puis, il a donné la parole à 3 chefs d’entreprise adhérents de la CPME et de ses fédérations : UNICEM, CAP et la FFB.
Jean-Marc Lebhar, à la tête de l’entreprise de cartonnage alimentaire Lebhar en Bourgogne-France Comté a témoigné sur l’impressionnant volume de normes environnementales auquel il doit faire face dans son secteur d’activité, et sur la complexité de leur mise en application.
Catherine Guerniou, dirigeante de la TPE francilienne La Fenêtrière qui est proactive puisqu’elle a engagé une démarche RSE, est labellisée AFNOR et s’est conformée à l’écotaxe. Malgré cela, elle a déploré des investissements lourds qui ne sont pas valorisables puisque « avec la crise des matériaux il n’est pas envisageable de reporter sur le client ces coûts ».
Eric Liglet, dirigeant de la PME d’exploitation de gravières et de centrales béton Ligérienne Granulats en Centre-Val de Loire, est lui aussi engagé dans la transition écologique depuis plusieurs années. Il a signé la charte environnement et a entraîné ses équipes dans ce mouvement. Son bilan de la mise en place de la CSRD est mitigé dans le sens où la temporalité de mise en oeuvre n’est pas adaptée et où cela reste « des normes appliquées depuis le bureau de la direction qui n’ont pas le temps de percoler au sein des équipes ».
Ce constat fait, Guillaume de Bodard, président de la commission Environnement & Développement durable de la CPME, a proposé 5 mesures pour faciliter la transition écologique des PME :
- Octroyer aux entreprises une pause règlementaire nécessaire pour leur permettre de s’adapter à l’ensemble des exigences existantes et nouvelles en matière environnementale.
- Mettre en cohérence les dispositifs environnementaux existants imposés aux entreprises qui s’ajoutent aux autres exigences en matière sociale, fiscale, etc. Cela détourne l’attention des chefs d’entreprise, au détriment des investissements RSE opérationnels.
- Instaurer un « test PME » obligatoire et public avant toute publication d’un nouveau texte environnemental concernant les entreprises.
- Faciliter les montées en compétences : des outils opérationnels, faciles d’usage et gratuits sont indispensables pour que les entreprises comprennent leurs obligations sous la CSRD.
- Assurer une traduction opérationnelle de la CSRD… faute de quoi les rapports en question resteront sur les étagères !
A l’issue de cette conférence, la CPME a diffusé largement un communiqué de presse reprenant ses propositions.